La leçon d’histoire de Mme Kolinka

event30 mars 2018

Passeuse de mémoire. Vendredi 23 mars, les élèves de 3e du Collège Pierre de Montereau ont reçu la visite de Ginette Kolinka (à droite de James Chéron sur la photo) qui fut déportée, parce qu’elle était juive, dans le camp d’extermination d’Auschwitz en 1944. Une expérience inoubliable pour ces jeunes qui ont pu écouter et échanger avec cette survivante de la barbarie nazie qui fit plusieurs millions de morts.

 

Témoignage

«Schnell ! Les soldats allemands nous entassent dans des wagons. Les portes sont verrouillées derrière nous. C’est l’obscurité. Je suis avec ma famille. Après de nombreuses heures de voyage, le train s’arrête. Les portes s’ouvrent. Très vite, les soldats sautent dans le wagon. Il faut sortir. Schnell ! La marche jusqu’au camp va être longue. Les allemands invitent les gens fatigués à monter dans les camions. Ce que font mon père et mon petit frère. Je ne les reverrai jamais». Ginette Kolinka, 92 ans, arrêtée en 1944 par les nazis, raconte l’horrible périple qui la mena jusqu’à Auschwitz, puis la vie à l’intérieur du camp. Le matricule tatoué, les cheminées, l’odeur… Devant elle, l’auditoire composé de collégiens n’en croit pas ses oreilles, sidéré par l’histoire de cette nonagénaire à l’énergie communicative.

 

Concours

à l’initiative du professeur d’histoire-géographie Vincent Kropf, 60 élèves de 3e ont ainsi participé au Concours national de la résistance et de la déportation, faisant de Montereau la ville la plus représentée dans ce concours. L’occasion pour ces jeunes d’approfondir leurs connaissances sur certains aspects fondamentaux de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et de susciter la réflexion quant à la dimension civique de ces événements. «Dans ce cadre, nous avons sollicité Mme Kolinka pour parler du camp d’Auschwitz» explique l’enseignant encore ému par le témoignage de la vieille dame et fier de ses élèves qui n’ont pas hésité à lui poser de nombreuses questions. «Vous voyez à quoi mène la haine de l’autre ? Ne vous laissez jamais envahir par la haine» conclut Ginette. Plus qu’une leçon d’histoire, une leçon de vie !